dimanche 21 septembre 2014

retour à retardement


20-21 aout 2014
météo: beau, mais pluvieux
localité: Ho Chi Minh City
Hébergement: hotel

Ce matin là, le minibus est passé me chercher devant l'université de Can Tho. Reposé après ces quelques jours au calme à Can Tho, après ces quelques 300km de vélo, c'était reparti pour un petit tour de 4h de bus, pratiquement sans retard, pour retourner à Ho Chi Minh City où m'attendais mon avion quelques jours plus tard. Ce qui devait m'offrir l'occasion de me balader un peu dans la ville dans laquelle je n'avais fait que transiter jusqu'à maintenant, et de faire un peu de shopping.

Après avoir rejoint l'hotel pratiquement sans me faire arnaquer (après un mois au vietnam, je progresse nettement) dans un taxi, plus ou moins en état de rouler, je loue un scooter à l'hotel pour aller me balader. Au programme: acheter du vin pour faire rigoler les copains en france, aller voir un spectacle de marionnettes aquatiques, aller me faire arnaquer mes derniers dongs au quartier touristique, et manger avec un couchsurfer le soir.

Evidemment, il y avait un hic dans mon plan. Oh, j'avais bien une carte à jour de la ville, grace à la 3g ultraperformante vietnamienne. Le scooter était dans un bon état, et bien que dans l'illégalité a plus totale (les touristes n'ont pas le droit de conduire au vietnam), les forces de l'ordre ne m'ont jamais embété du séjour. J'avais même un casque. Non, ce qui posait problème, c'était les MILLIERS de scooters, voitures, bus, pousse-pousse, et autres grands-mères en triporteurs qui circulent en permanence jusque dans les plus petites ruelles. Heureusement, mon entrainement en la matière à Dalat d'est avéré payant, et en respectant quelques règles de code de la route communément admises comme l'utilisation du klaxon à la place du clignotant, l'utilisation du klaxon quand on double, que le plus gros est prioritaire, et qu'il ne faut jamais s'arreter même (et surtout) quand on arrive sur un rond point, ce n'est pas plus difficile que de conduire en Tunisie.
Par contre, à la difference des autres villes, il est quasiment impossible de se garer gratuitement dès que l'on approche le centre ville. Il faut systématiquement cracher 5000 dongs pour laisser la moto à un extorqueur professionnel gardant le bout de trottoir sur lequel vous posez vos roues. Ce qui a l'avantage de générer un emploi, et le désavantage que les piétons peuvent toujours courir (ou rouler) pour marcher sur le trottoir couvert de mobylettes.
Revenons en au programme. Je commence par un petit tour dans le quartier touristique. On y retrouve des backpackers avec leurs gros sac à dos, s’extasiant devant des foulards mal tissés vendus à prix d'or. Voir des gros américains avec des petits sac à dos s’extasiant devant des vietnamiennes leur proposant des ventes privées dans leur chambre d'hotel. Si la prostitution n'est pas aussi visible qu'en Thaïlande, elle reste malgré tout présente, mais sous des formes plus discrètes.


De manière générale, il est intéressant de noter qu'après s'être férocement battus pour chasser les américains du pays, les mêmes vietnamiens aujourd'hui font tout leur possible pour les faire revenir et leur arracher quelques dollars. Et les américains ne se privent pas pour revenir. Enfin, pas exactement ceux qui se sont battus, le M16 en main, en laissant des morceaux dans les innombrables booby traps. Non, là c'est plutôt le genre fatkid venu se prendre en photo en tongs devant les avions et chars saisis lors de la guerre, fiers de poser devant ces monstres comme s'ils revenient de patrouille après avoir trucider un tas de gooks. Les gook en question venant alors leur lécher les pieds pour que le touriste lui lache quelques dongs en échange d'une paire de rayban contrefaites. 


Devant ce triste spectacle, je décide d'aller me changer les idées dans un des parcs de la ville. Un peu comme en thaïlande, mais à moindre echelle, il n'est pas rare de croiser des gens faire du sport au milieu des parcs, principalement des personnes agées, venus pratiquer une sorte de thaï chi, on simplement quelques exercices de musculation. On trouve aussi des équipes de tournages venues compléter le dernier épisode du soap opera qui passera le lendemain à la télé (ce qui m'a valu la surprise, par un extraordinaire hasard, de passer à la télé vietnamienne, flou dans l'arrière plan, le hasard le plus grand étant d'être tombé sur ledit épisode, juste sur cette scène, au moment où j'allumais la télé à l'hotel le lendemain). Bref, ces espaces de détentes sont finalement peu fréquentés, comparativement à la cohue environnante, ce qui est plutot surprenant.


Après avoir repris des forces (et un jus de canne à sucre), je vais faire un tour au "musé des restes de la guerre", qui présente un aperçu de l'histoire de la colonisation française, de la guerre du vietnam, et de ses conséquences. Bien que toujours assez orienté, la propagande est beaucoup moins pesante que dans les autres musés, et surtout, un étage complet est consacré à la guerre vu par le coté américain, présentant une serie de photos prise par les reporters de guerre lors des opérations des GIs, et ne cachant rien des horreurs vécues par ces derniers. On ne manque pas évidemment l'étage complet de photos des malformations engendrées  encore aujourd'hui sur les enfants par l'agent orange. De même que l'étage consacré à la guerre vue du coté de la guérilla vietnamienne, ou encore la partie consacrée aux réjouissances organisées dans les prisons française avant que ces derniers ne se fassent bouter hors du pays. 


Dans la cour, quelques avions de chasses, hélicoptères, tanks, et bombes donnent une idée des moyens engagés. Là encore, de nombreuses photos appuient les vestiges exposés. Un mué poignant à ne pas rater, car aujourd'hui, la plupart des traces de la guerre ont disparu, la jungle a repris ses droits, et seule la misère est restée, qui est aujourd'hui plus la conséquence d'une élite peu scrupuleuse que des restes du cataclysme.


Restons dans l'hitoire, mais cette fois-ci, remontons à l'antiquité, avec le spectacle de marionnettes aquatiques. Le vietnam est un vieux pays qui ne manque pas de légendes, et si aujourd'hui ces spectacles ne sont plus que des presentations pour touristes, ils gardent un petit charme amusant, et c'est un bon moment de détente. Pendant une heure, différente légendes sont racontées, et après un mois à me faire rincer de toutes les manières possibles, ce spectacle aquatique correspond tout à fait à l'image du pays. Des rizières, des canards, des barques, des rivières... Et évidemment des dragons. 



Le lendemain, avant de prendre mon avion, je poursuis ma quête historique, et me lève tôt pour enfourcher ma fière moto, direction les "Cu Chi Tunnels", à savoir les tunnels que la guérilla utilisaient dans une deszones de combats les plus intenses. 2 heures de routes, pour parcourir 60 kilomètres, et j'arrive sur le site. Je trouve des guardiens, très concernés par la gravité historique du site, en train de jouer aux billes. 


Je banque les 10 euros (c'est à dire BEAUCOUP d'argent pour le vietnam) prévus, et j'obtiens pour ce prix un guide qui commence par me lacher devant une video que même des professeurs d'histoire géo en france n'oseraient pas montrer à leurs lèves, et dieu sait qu'ils en ont des cassettes vidéos de piètre qualité. Je regarde donc le lecteur dvd me presenter avec un sont de tourne-disque des images approximatives, mais surtout un commentaire (en anglais) digne des meilleurs reportages de l'ORTF. Ils pourraient quand même faire un effort sur leurs vidéos de propagande, pour 10 euros, j'entend me faire laver le cerveaux de manière qualitative quoi! Bon, trève de blague, en coupant le son, (je suis tout seul, le guide est parti fumer sa clope, et les cars d'américains sont pas encore là), je me concentre mieux sur les images d'archives, une fois de plus extrêmement frappantes, au moins autant qu'une daisy-cutter rasant 10 hectares de jungle d'un coup. 



A la fin de la video, le guide revient me chercher pour me montrer les entrées et sorties des sous-terrains, m'expliquer leur organisation en plusieurs niveaux, les cheminées camouflées, les hauteurs de tunnels taillées à la hauteur et largeur d'un vietnamien pour que les gros GIs restent coincés, la panoplie de booby-traps absolument invisibles une fois recouverts de quelques feuilles... 



Bien qu'ici la jungle ait repoussés, et les trous des bombes aient été pour la plupart rebouchés, on sent que ça a pas du être fun tous les jours, d'un coté comme de l'autre du B52... 


Enfin, c'est le retour à Ho Chi Minh. Je sacrifie mes derniers dongs pour monter voir le paysage du haut du plus haut gratte-ciel du pays. ça coûte un bras, même en France ce serait cher, mais faut avouer que la vue est chouette. 




Puis c'est le retour à l'hotel. Je rends mon fier destrier, récupère mon passeport, et un dernier taxi m'emmène à l'aéroport. Le vol est sans encombre jusqu'à Abou Dhabi. Pendant mon escale de 8 heures, Etihad, la compagni aerienne que j'emprunte, m'offre un macdo halal. 


Je vais pas cracher dessus. Dehors, il fait toujours 45°c, et dedans 20°c. Bref, tout va bien jusq'au decollage. Enfin on est au bout de la piste quoi. On va decoller. Ou pas. "Mesdames et messieurs, suite à un problème sur un moteur, nous devons retourner au terminal où les mécanos nous attendent pour demonter l'engin et fixer le problème". Ah, ben si y'a juste une rustine à poser, ça devrait aller. Je pique un petit som', et me reveil 2h plus tard (oui, je dors toujours aussi bien dans les avions), pour me rendre compte que la rustine met manifestement du temps à sécher, parcequ'on est toujours à quai. Finalement, nous decollons avec 3 heures de retards. Dans cette série noire de 'aviation, où les avions tombent plus nombreux que les crottes d'oiseaux sur ma punto, l'ambiance est plutot tendue parmi les passagers. 
Mais nous arrivons sans problèmes à Charles de Gaulle, où je récupère ma valise, qui ne s'est même pas perdue. Je piste alors les panneaux indiquant la gare SNCF, slalomant entre les fils d'attente, les bagages, les guichets divers, les distributeurs de trucs, et après 25 minutes de marche au pas de charge (et ouais, CDG c'est vraiment pas pratique comme aeroport), j'arrive en haut des escaliers de la gare. Et là, je vois un berret monter de l'escalier. Béret sous lequel se trouve un géant de 2m en rangers ave un fammas à la main, qui se met à expliquer à la foule avec la delicatesse (et l'aide de ses collègues patibulaires mais presques) d'un russe apprenant la diplomatie à un ukrainien qu'il y a une alerte à la bombe dans la gare, et que si j'avais l'amabilité de me ranger avec ma valise 200 mètres plus loin, ça lui éviterait de se montrer sous des hospices moins engageants. Bienvenue en France.
Et 1/2 h plus tard, j'ai la joie de redecouvrir les tarifs des transports français. 10 fois plus cher, mais 10 fois plus vite à destination. Dans la vie, faut savoir ce qu'on veut!

Au final, j'ai trouvé le Vietnam comme un pays cherchant son identité, sans trop savoir quel visage présenter au monde autre que celui de la vie au jour le jour. En celà, beaucoup de points commun avec la tunisie. Les liens avec le passé lointain ont été coupé, et on retrouve peu de reliques, ruines, et autre manifestation des traditions. La vie quotidienne est anarchique, je n'ai toujours pas su où allaient tous ces gens se déplaçant en permanence à toutes heures de la journée. L'Etat est présent sans l'être, à l'image des panneaux de propagande faussement anciens disséminés au hasard des coins de rues et des villages de campagne. Là au milieu, celui qui a de l'argent, qu'il soit touriste ou vietnamien, se verra en permanence pressé pour donner de l'argent pour une raison ou pour une autre. Ou même sans raison. Malgré tout, comme en tunisie, une certaine jeunesse emerge, plus instruite, surtout grâce à l'accès à internet dont elle a appris à contourner les blocages gouvernementaux, et qui rêve de voyages et d'ouverture.
Je reste persuadé qu'il s'agit d'un beau pays, avec de grandes ressources, mais alors qu'en thaïlande j'avais pu sans soucis explorer les recoins reculés, apprendre l'histoire du pays, et découvrir les moeurs du pays, le Vietnam s'est révélé un pays assez fermé, où il est assez difficile de sortir des sentiers battus. C'était malgré tout un voyage très enrichissant, qui est allé complètement à l'encontre des aprioris que je pouvais avoir sur le pays, et c'était bien là l'objectif!


Bancs pour petits et grands

mécanique de précision





jeudi 11 septembre 2014

Not live, not from VN

Mais c'est le vietnam quand même!
Le arché de Dalat, en attendant l'article du voyage retour


dimanche 7 septembre 2014

dimanche 31 août 2014

jeudi 21 août 2014

Live from vn

Ceci est un jus d'orange à 6 euros.

Live from vn

Notre président en vacances secrètes a encore frappé! Quel tombeur!

Live from vn

Dernier petit dej au Vietnam

lundi 18 août 2014

sur la route encore, je ne peux pas attendre d'être sur la route encore

17/08
météo: beau. Et chaud. Bien chaud.
Localité: Cai Bé -> Can Tho
Hébergement: appartement


Le reveil a sonné tôt: la distance jusqu'à Can Tho est plus grande que lros des précédentes étapes, d'autant que je vais essayer de varier un peu l'itinéraire. Et puis c'est l'occasion de jeter un oeil au marché flottant de Cai Be, vanté par tous les guides touristiques.






Comme beaucoup de sites visités depuis le début du voyages, c'est joli sur les photos, mais en pratique, c'est 10 bateaux qui s'échangent des patates. Heureusement, le soleil levant dans la brume est là pour mettre un peu d'ambiance :-)

poisson amphibie, vu en attendant le bac

Ensuite, c'est reparti pour une succession de bacs, un peu de navigation à la boussole, et après 73km sous un soleil de plomb, j'arrive finalement à Can Tho.



En chemin, je croise encore des tas de panneaux à la gloire du pays, je vous ferai un post special une fois que la traduction sera faite. Enfin je vous en met un petit pour une campagne anti drogue-sida.

Je croise aussi quelques monuments:



Sinon, j'ai enfin découvert ce qu'ils faisaient avec les tiges de lotus séchées (qui sont en fait des tiges de taro, et pas de lotus): ils font des tresses. Bon, maintenant, je ne sais pas ce qu'ils font avec les tresses!















dimanche 17 août 2014

Fire in the hole!

16/08
météo: couvert à pluvieux
localité: My Tho -> Cai Bé
Hébergement: hotel

Aujourd'hui, mon hôte m'a invité à participer à la fête donnée en l'honneur de l'anniversaire de la mort d'un de ses grands-pères. Il est courant au vietnam de boire et manger (copieusement) en invitant la famille, pour honorer les morts.
La fête étant à 11h, j'ai le temps le matin de faire du repérage pour trouver un bus direction Cai Be. Parcequ'en partant en début d'aprèm, ça va être un peu court pour arriver là bas en vélo. Après être passé à la gare routière où personne ne savait comment faire pour transporter un bonhomme et son vélo dans la ville d'à coté, je me rabat sur le centre ville pour trouver de quoi petit-déjeuner. Et voilà t'y pas que je tombe sur un bus qui va à Cai Be. Il est bleu et jaune, et je demande si y'a moyen. J'avais même préparé un petit schéma sur mon carnet pour expliquer la chose. Le chauffeur dit que c'est bon. Bon, nickel, je passerai donc le prendre ici cette aprem.
De retour à la maison, les femmes ont fini ide s'activer en cuisine, et les plats attendent sur les tables.



Des batons d'encens brûlent sur  le bord de chacune d'elle. Mon hôte m'explique que l'on nourrit ainsi le défunt, qui "mange" pendant le temps où brûle l'encens.



 Une fois l'encens consumé, on considère que le défunt a eu le temps de manger, et c'est au tour des vivants de se mettre à table. Ce que nous faisons avec diligence.
La plupart des plats sont préparés à la vietnamienne, c'est à dire à grands renforts de poivre et de piment rouge. Et là, pas de pain ou d'huile d'olive pour atténuer. Tout le monde a donc bien chaud, d'autant qu'il fait plus de 30° dans la pièce. Je reste au soda, mais certains finissent d'achever leurs papilles à grands coups d'alcool de riz.
En 1h, l'ensemble des plats est torpillé, il ne reste plus qu'à dire au revoir à la famille, et tout le monde s'eparpille. Le ventre plein, je charge le vélo et vais trouver mon bus. C'est évidemment un autre chauffeur, et cette fois, pas moyen de monter. Ah. Qu'à cela ne tienne, j'ai un peu de chance aujourd'hui, et un autre bus un peu plus loin, vert et blanc, va aussi à Cai Be. Et il accepte de me prendre avec le vélo! Tant mieux car il commence à pleuvoir.



A Cai Be, je suis déposé sur la grand-route, et il reste quelques kilomètres à faire avant d'arriver au village. La route est agréable, avec le soleil couchant après la pluie, c'est top!



vendredi 15 août 2014

To tour or not to tour

15/08
météo: au beau fixe
localité: My Tho
hebergement: couchsurfing

Ce matin, l'hotel ne proposant pas de petit déjeuner, je prends directement la direction de la pagode.
Il s'agit de la pagode de Vinh Trang, située à la périphérie de la ville. Sur place, je prends un "petit déjeuner" local, à savoir un bol de soupe avec des nouilles de riz, de la viande, du lard, de l'huile, et plein de bons trucs diététiques. Je le complète par un café glacé, boisson nationale.



Je retrouve ici des européens, et quelques locaux venus faire leur prière du matin.
Batie au 19ème siècle, la pagode est partiellement détruite par les français lors de l aguerre coloniale de cochinchine. Reconstruite, son jardin abrite de grandes statues de bouddha, un fat et un slim.





 Pour le reste, c'est une pagode. Sauf qu'ici, on vend directement des souvenirs vietnamiens sans liens avec la pagode dans le jardin de celle-ci.



La pagode et son jardin sont plutôt bien entretenus, disons au dessus des standards vietnamiens. Ce qui n'empêche pas de la vaisselle sale de trainer dans un coin du hall principal. Non, rien à faire, je ne retrouve pas dans ces temples le calme et la majestuosité de la moindre pagode thaïlandaise.



Puis direction le Mékong, où je prends un peu de temps à regarder les bateaux. Des péniches transportant du sable, des barques chargées de divers marchandises, des bateaux de pêche au lamparo (oui, ils servent aussi de jour comme bateaux de pêche traditionnelle).





 Et aussi, de nombreux bateaux de touristes qui font le tour des îles, bien que peu chargés. Pourquoi autant de bateaux? Parcequ'il n'y a pas de ferry pour aller sur les iles. Et qu'en fait les îles sont des parcs à touristes. Sauf la première, sur laquelle se trouve un village de pêcheurs, desservis par un bac.
Je fais donc un petit tour sur cette dernière, avant d'aller faire un tour dans le parc à touristes.
Le fonctionnement est simple. A l'entrée du port à touristes (oui, c'est comme ça qu'il s'appelle), un (ou une) pseudo moto-taxi vous interpelle pour vous demander les habituels what's your name et where do you comme from. Il propose ensuite de vous amener au bon bureau pour trouver un bateau pour faire le tour des iles. Il faut dire que comme partout, le port est assez bazaroïdale, et bien que construit uniquement à but touristique, tout ou presque est en vietnamien. Il vous amène donc à un bureau où se trouve le teneur de la caisse, la secrétaire, et la pinup qui parle anglais. La pinup explique le programme, et donne le prix. Si besoin (et y'a besoin), on négocie le prix avec la comptable assise sur la caisse, la pinup traduisant. Lorsque le prix est fixé, la secrétaire fait une première facture à destination du rabatteur, qui se trouve également -ô surprise- être le pilote du bateau qui vous emmènera. Il s'agit donc de la comission touchée pour avoir amené le client, et le salaire pour conduire le bateau, qui appartient à la compagnie. Le pilote, qui est donc celui qui bosse, ne touchera au final que des cacahuètes sur le montant astronomique que vous payez à la compagnie. Nous y reviendrons.
Ensuite, nous voilà embarqués, moi et deux anglais. La première île à touriste vous accueille avec des boutiques de produits manufacturés plus (dans le cas des trucs en bois de noix de coco) ou moins (comme les minis ukulélé made in china) manufacturés localement.



Il y a aussi des sacs en peau de crocos. Mais le but de la visite, c'est surtout le thé au miel. Quelques ruches, un peu de miel, du thé, et hop, une spécialité locale, le thé au miel.



Pas cher, la petite bouteille de miel de ???, disons toutes fleurs locale, 100 000 vnd. Ok, un peu cher quand même. Pas de problème, pour mieux vous convaincre, un petit tour dans un deuxième bar, qui vous servira quelques fruits locaux, et un petit verre de thé au miel, histoire de vous le rappeler. Après, faut avouer que c'est pas mauvais non plus :-) Mais ça vaut pas le thé menthe-amandes tunisien.
On continue? On change d'île pour arriver sur une petite île recouvert de grandes palmes de palmiers, qui produisent des noix de coco d'eau.



 La nervure principale de ces grandes palmes, une fois séchée, sert aussi de bois de chauffage. Et pour les plus téméraires, de bois de construction. Sisi. Sur cette île, nous sommes confiés à deux rameuses dans une petite barque, chargée de nous balader au milieu des caneaux traversant l'île. Canaux utilisés "en temps normal" pour circuler et aller couper des palmes et cueillir des noix. En tous cas sur cette ile, ils sont surtout pleins de centaines de barques inutilisées. Il faut croire, heureusement pour nous, que ce n'est pas la pleine saison touristique. La boue générée par cet ensemble végétal interceptant les sédiments du mékong, sert également à construire des digues et des canaux sur l'île. Certains poissons amphibies y creusent également des galeries.



Au bout de la balade, pendant laquelle les rameuses ont subtilement glissée que c'était un travail fatiguant, qu'elles avaient des enfants à nourrir etc, les rameuses demandent un petit pourboire.



Le site d'accostage est idéalement placé devant un atelier de fabrication de bonsbons à la noix de coco, que l'on peut justement gouter. Et évidemment acheter. Pas mauvais, mais faut pas pousser. On note également que dans l'atelier: le chef prend le café assis dans le fond, les ouvrières bossent, le technicien balaie sans trop se presser, et la comptable dort dans le hamac, allongée sur la caisse. Mais elle ne dort que d'un oeil, et le son d'un billet de 50 000 sortant du portefeuille la réveille sans problème.
Enfin, direction la troisième île. Il s'agit cette fois d'un ensemble de plusieurs cafés (il y a également un hotel), servant les habituels jus de canne glacés, cafés glacés et autre thé au miel. Sauf que là, on peut en plus nourrir les crocos. Ou plutôt, on peut leur taper sur la tête avec un bout de viande pendu au bout d'un fil de nylon accroché à un bambou, jusqu'à ce qu'un croco plus réveillé que le touriste chope le pompon dans un grand claquement de machoir, au grand plaisir des spectateurs.

ayé, il a eu le pompon!

Certains diront que c'est cruel, d'autre qu'au moins ça fait un peu d'amusement aux crocos qui vont de toute façon finir en sac à mains. Brigitte Bardot appréciera.

futur sac à main

Enfin, c'est le retour, et votre pilote ne manquera pas de vous réclamer également sa petite rallonge.
Au final, bien que hautement touristique et très peu authentique, celà permet d'apprecier le paysage, et d'apporter un peu de richesse à l'économie locale. Et quand on sait où regarder, de tomber derrière un café sur un atelier de fabrication d'objets en bois de coco, dans lequel travaillent enfants et adultes. Alors oui, ce genre de tour permet d'entretenir une activité locale d'apporter de la richesse. Mais dans sa forme actuelle, c'est surtout les compagnies qui s'enrichissent, laissant quelques miettes aux locaux qui font alors bosser leurs enfants (certes, probablement pas tous, il en reste suffisamment pour venir vous réclamer de l'argent directement. Et j'exagère un peu, il y en avait aussi revenant de 'école en uniforme).