vendredi 15 août 2014

To tour or not to tour

15/08
météo: au beau fixe
localité: My Tho
hebergement: couchsurfing

Ce matin, l'hotel ne proposant pas de petit déjeuner, je prends directement la direction de la pagode.
Il s'agit de la pagode de Vinh Trang, située à la périphérie de la ville. Sur place, je prends un "petit déjeuner" local, à savoir un bol de soupe avec des nouilles de riz, de la viande, du lard, de l'huile, et plein de bons trucs diététiques. Je le complète par un café glacé, boisson nationale.



Je retrouve ici des européens, et quelques locaux venus faire leur prière du matin.
Batie au 19ème siècle, la pagode est partiellement détruite par les français lors de l aguerre coloniale de cochinchine. Reconstruite, son jardin abrite de grandes statues de bouddha, un fat et un slim.





 Pour le reste, c'est une pagode. Sauf qu'ici, on vend directement des souvenirs vietnamiens sans liens avec la pagode dans le jardin de celle-ci.



La pagode et son jardin sont plutôt bien entretenus, disons au dessus des standards vietnamiens. Ce qui n'empêche pas de la vaisselle sale de trainer dans un coin du hall principal. Non, rien à faire, je ne retrouve pas dans ces temples le calme et la majestuosité de la moindre pagode thaïlandaise.



Puis direction le Mékong, où je prends un peu de temps à regarder les bateaux. Des péniches transportant du sable, des barques chargées de divers marchandises, des bateaux de pêche au lamparo (oui, ils servent aussi de jour comme bateaux de pêche traditionnelle).





 Et aussi, de nombreux bateaux de touristes qui font le tour des îles, bien que peu chargés. Pourquoi autant de bateaux? Parcequ'il n'y a pas de ferry pour aller sur les iles. Et qu'en fait les îles sont des parcs à touristes. Sauf la première, sur laquelle se trouve un village de pêcheurs, desservis par un bac.
Je fais donc un petit tour sur cette dernière, avant d'aller faire un tour dans le parc à touristes.
Le fonctionnement est simple. A l'entrée du port à touristes (oui, c'est comme ça qu'il s'appelle), un (ou une) pseudo moto-taxi vous interpelle pour vous demander les habituels what's your name et where do you comme from. Il propose ensuite de vous amener au bon bureau pour trouver un bateau pour faire le tour des iles. Il faut dire que comme partout, le port est assez bazaroïdale, et bien que construit uniquement à but touristique, tout ou presque est en vietnamien. Il vous amène donc à un bureau où se trouve le teneur de la caisse, la secrétaire, et la pinup qui parle anglais. La pinup explique le programme, et donne le prix. Si besoin (et y'a besoin), on négocie le prix avec la comptable assise sur la caisse, la pinup traduisant. Lorsque le prix est fixé, la secrétaire fait une première facture à destination du rabatteur, qui se trouve également -ô surprise- être le pilote du bateau qui vous emmènera. Il s'agit donc de la comission touchée pour avoir amené le client, et le salaire pour conduire le bateau, qui appartient à la compagnie. Le pilote, qui est donc celui qui bosse, ne touchera au final que des cacahuètes sur le montant astronomique que vous payez à la compagnie. Nous y reviendrons.
Ensuite, nous voilà embarqués, moi et deux anglais. La première île à touriste vous accueille avec des boutiques de produits manufacturés plus (dans le cas des trucs en bois de noix de coco) ou moins (comme les minis ukulélé made in china) manufacturés localement.



Il y a aussi des sacs en peau de crocos. Mais le but de la visite, c'est surtout le thé au miel. Quelques ruches, un peu de miel, du thé, et hop, une spécialité locale, le thé au miel.



Pas cher, la petite bouteille de miel de ???, disons toutes fleurs locale, 100 000 vnd. Ok, un peu cher quand même. Pas de problème, pour mieux vous convaincre, un petit tour dans un deuxième bar, qui vous servira quelques fruits locaux, et un petit verre de thé au miel, histoire de vous le rappeler. Après, faut avouer que c'est pas mauvais non plus :-) Mais ça vaut pas le thé menthe-amandes tunisien.
On continue? On change d'île pour arriver sur une petite île recouvert de grandes palmes de palmiers, qui produisent des noix de coco d'eau.



 La nervure principale de ces grandes palmes, une fois séchée, sert aussi de bois de chauffage. Et pour les plus téméraires, de bois de construction. Sisi. Sur cette île, nous sommes confiés à deux rameuses dans une petite barque, chargée de nous balader au milieu des caneaux traversant l'île. Canaux utilisés "en temps normal" pour circuler et aller couper des palmes et cueillir des noix. En tous cas sur cette ile, ils sont surtout pleins de centaines de barques inutilisées. Il faut croire, heureusement pour nous, que ce n'est pas la pleine saison touristique. La boue générée par cet ensemble végétal interceptant les sédiments du mékong, sert également à construire des digues et des canaux sur l'île. Certains poissons amphibies y creusent également des galeries.



Au bout de la balade, pendant laquelle les rameuses ont subtilement glissée que c'était un travail fatiguant, qu'elles avaient des enfants à nourrir etc, les rameuses demandent un petit pourboire.



Le site d'accostage est idéalement placé devant un atelier de fabrication de bonsbons à la noix de coco, que l'on peut justement gouter. Et évidemment acheter. Pas mauvais, mais faut pas pousser. On note également que dans l'atelier: le chef prend le café assis dans le fond, les ouvrières bossent, le technicien balaie sans trop se presser, et la comptable dort dans le hamac, allongée sur la caisse. Mais elle ne dort que d'un oeil, et le son d'un billet de 50 000 sortant du portefeuille la réveille sans problème.
Enfin, direction la troisième île. Il s'agit cette fois d'un ensemble de plusieurs cafés (il y a également un hotel), servant les habituels jus de canne glacés, cafés glacés et autre thé au miel. Sauf que là, on peut en plus nourrir les crocos. Ou plutôt, on peut leur taper sur la tête avec un bout de viande pendu au bout d'un fil de nylon accroché à un bambou, jusqu'à ce qu'un croco plus réveillé que le touriste chope le pompon dans un grand claquement de machoir, au grand plaisir des spectateurs.

ayé, il a eu le pompon!

Certains diront que c'est cruel, d'autre qu'au moins ça fait un peu d'amusement aux crocos qui vont de toute façon finir en sac à mains. Brigitte Bardot appréciera.

futur sac à main

Enfin, c'est le retour, et votre pilote ne manquera pas de vous réclamer également sa petite rallonge.
Au final, bien que hautement touristique et très peu authentique, celà permet d'apprecier le paysage, et d'apporter un peu de richesse à l'économie locale. Et quand on sait où regarder, de tomber derrière un café sur un atelier de fabrication d'objets en bois de coco, dans lequel travaillent enfants et adultes. Alors oui, ce genre de tour permet d'entretenir une activité locale d'apporter de la richesse. Mais dans sa forme actuelle, c'est surtout les compagnies qui s'enrichissent, laissant quelques miettes aux locaux qui font alors bosser leurs enfants (certes, probablement pas tous, il en reste suffisamment pour venir vous réclamer de l'argent directement. Et j'exagère un peu, il y en avait aussi revenant de 'école en uniforme).




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