jeudi 7 août 2014

Ta Phin ou pas?

07/08
Météo: couvert, quelques trous dans les nuages en fin de journée
localité Sapa, Ta Phin
Hébergement: hotel

Ce matin en me levant, j'ai bien senti les 1800m de dénivelé de la veille. Etant un adepte de la théorie du "soigner le mal par le mal", et comme j'avais toute la journée, j'ai enfilé les chaussures direction Ta Phin, village touristique ethnique au fond d'une des vallées de Sapa. Il y a 10 km de marche, et comble de la joie, y'a même un sentier non fréquentable par les voitures et motos en tous genre. Sur le papier, Ta Pin ne s'annonce pas plus passionnant que Sapa, mais le sentier qui y mène serpente au milieu des rizières en terrasses, ça devrait être joli. Et en plus y'a une grotte. De là à parler du gouffre de Ta Phin, il n'y a qu'une cuillère à soupe :-)
Je trouve le sentier entre deux tas de gravats à proximité du lac de Sapa, et assez rapidement, je me retrouve à flanc  de colline sur un sentier large et agréable, au milieu des bois, avec un petit torrent qui coule dans le fond de la vallée. Les oiseaux, un peu de soleil, des fleurs, pas de bruits de voitures ni de klaxons... Raaaah, pendant 5 minutes, c'était le pied.



Oui, parcequ'au bout de 5 minutes, j'ai buté sur un premier groupe de touristes conduits par 4 ou 5 Hmongs. En me voyant approcher tout seul, deux des "guides" se détachent du groupe, m'abordant dans un parfait anglais:
"hello, where are you from?"
"France"
"ooooh, françaiiiiiis, comment tu t'appelles?"
"Guillaume"
"Tu vas où? Tu veux guide?"
"non"
"Tu veux acheter souvenirs?"
"non"
"Tu veux visiter ma maison?"
"non"
"tu veux manger?"
"non
"tu veux bière? Café?"
"non"
"Tu veux quoi"
"rien"
"oooooooooh"
Je pense qu'à ce niveau là, on ne peut plus vraiment parler de vendeuse occasionnelle de souvenirs ethniques, mais bien de guide professionnelles maîtrisant le vietnamien, l'anglais et le français. Et je garantis qu'elles parlent mieux anglais que la plupart de mes camarades ayant obtenus leurs toefl.
Je continue mon bonhomme de chemin, prenant quelques photos à la sauvette, car dès que je ralentis un peu, le même manège recommence, quand c'est pas un enfant sorti de nul part qui me demande directement de l'argent. Ou des bonbons.



Au bout du 10ème abordage (j'ai compté. Y'en a même qui se mettaient à plusieurs en se tenant la main pour me barrer le sentier et être sûr que je m'arrête pour parler), ça donnait:
"Helloooo, where are you from?"
"Lituania"
"oh. What is your name?"
"My name is Gump. Forrest Gump".
"Where are you going?"
"To infinity and beyond!"
"Do you want a guide?"
"No, my gps know the way"
"Do you want to do shopping (oui, c'est l'expression locale pour acheter des souvenirs)?"
"Do you take credit card?"
"uh? Do ou want to eat?"
"No, I'm on a diet I'm too fat"
"re-uh? What do you need?"
"I need a herooooo!"
Devant tant de non-sens (certes pas très fin), elles finissent par lacher l'affaire. Et les questions étant tout le temps les mêmes, j'avais eu le temps de paufiner ces réponses. J'ai aussi essayer de ne rien dire et de passer tout droit. Me suis retrouvé avec 3 grands-mères qui m'ont suivi pendant 5 minutes sans rien dire jusqu'à la limite de leur secteur. Pas très agréable non plus.
Donc ça s'était sur les 5 premiers kilomètres (ce qui a fait un total de 18 abordages). Une fois les premiers villages passés, où on pouvait admirer les femmes teignant le tissus dans des bidons remplis de teinture noire faite à partir d'herbes, on rejoint une sorte de petite route où la plupart des touristes se font récupérer par un minibus, ou rentrent à Sapa avec un des moto-taxi qui attend là.



Pour la suite, une petite route en béton s'écarte de la route principale, pour aller desservir les villages adossés à la montagne. Moins de touristes, une moto de temps en temps, et plus personne pour venir vendre des bracelets. Oh, il y a bien quelques groupes de temps en temps guidés par un local, mais ils ne font plus attention à moi, ils sont déjà occupés. Je profite alors pleinement du paysage, et en profite pour manger mon pique-nique au milieu des rizières. Dommage, ça manque un peu de soleil pour colorer ce superbe paysage, mais y'a pire comme salle à manger.



Après 10km, j'arrive à Ta Phin, et je retrouve les touristes et les vendeuses. Ta Phon est un petit village muni d'une école et d'un hopital, ce qui n'est pas rien. Je pense qu'en arrivant par là, j'ai dû rater le "centre du village", car je me retrouve directement sur la route menant à la grotte, et je ne vois pas de car de touristes venus acheter de l'artisanat.



La grotte est gratuite. L'entrée est gardée par une troupe d'enfants proposant de nous guider à l'intérieur de la grotte, et surtout de nous louer des vieilles lampes de poches. Je refuse l'un et l'autre, et je sors la frontale du sac. Je ne compte pas aller bien loin, je n'ai pas vraiment le temps de m'attarder, il reste 10 km à se faire dans l'autre sens. La cave a le mérite d'être fraiche. Et d'avoir du potentiel, y'a des tunnels qui partent de tous les côtés.



Mains le chemin principal suit une grande galerie qui s'enfonce dans le noir, croisant de temps en temps une rivière souterraine. Le tout est balisé par divers détritus, du paquet de bonbon à la vieille pile alcaline rouillée.



Toutes les stalactites et stalagmites se sont joyeusement faites dégommées, quand elles ne servent pas directement de marche-pied.



L'exploration des tunnels secondaire intacts doit vraiment receler des trésors. Bref, je ne m'attarde pas, et je reprends la route dans l'autre sens. J'arrive dans la zone critique en fin d'après-midi. Les brodeuses ont rangé leurs tissus, les vendeuses leurs bracelets, et ça s'active aux fourneaux.



Je termine donc tranquillement ma balade après 22 km.



 Ce soir, je shpouuuuuuf.... Shpouf? Comment ça shpouf? Ah, ben coupure de courant générale à toute la ville. Au moins la frontale était pas rangée loin. Bonne nuit à tous!

En prime, des panos bonus :-)


tenaces ces nuages, j'ai pas beaucoup vu Fransipan pendant ces  quelques jours...



















1 commentaire:

  1. Excellent, Forest! ^^ C'est à retenir, comme réponses aux abordages.

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