samedi 7 juillet 2012

de l'art du transport

Hier matin, nous avons fait un petit tour à vélo dans la campagne aux alentours de Lop Buri, histoire de voir si les vélos roulaient bien. Surtout qu'après on partait pour 15 heures de train, donc fallait se dépenser un peu. L'occasion de commencer à voir ce qui se passe en dehors des circuits touristiques. Nous avons vu entre autre curiosité de grandes tables couvertes de  filets de poissons colorés en orange par je ne sais quelle mixture, le tout en plein soleil avec pour but manifeste de faire sécher le tout.

Pas de quoi nous mettre en appétit. Nous avons également vu une école, et un temple au milieu des bidonvilles. Il y a vraiment des temples partout.
Nous avons ensuite repris la direction de la ville, pour aller visiter le zoo.  Un zoo à l'ancienne, avec des cages microscopiques et des pauvres bestiaux à l'étroit. A noter tout de même que nous avons trouvé là des chèvres, des lapins, des moutons, et un âne, sans parler des chevreuils, qui sont donc des animaux exotiques. Logique.

Enfin, direction la gare, pour notre grand voyage vers le nord. Le train fini par arriver, et nous embarquons dans un wagon dont les sièges se transforment en lit, un peu comme dans une caravane Eriba, et où les autres couchettes sortent du plafond. Malgré un tarif plutôt bas selon nos référentiels européens, nous nous rendons vite compte que nous ne sommes que des étrangers dans ce wagon. Anglais, français, australiens... Les thaïs sont dans les autres wagons, avec au mieux siège inclinable.
Nous avions emmené un casse-croûte, mais il était également possible d'aller passer commande à la voiture-bar (une vraie cette fois), avec au choix du riz, et une grande variété de soupes aux nouilles.






Les paysages défilent, bananiers et bouddhas se détachent sur fond de rizière, avant que n'arrive la mousson et l'heure de déplier les couchettes. C'est le contrôleur qui est chargé de cette tâche, et il déplie une à une les couchettes, et met même les draps. On a beau dire, les thaïs, même dans les trains, ils savent recevoir.
A noter que les couchettes sont au format thaï basketeurs, c'est à dire 1m80. C'est sûr c'est déjà grand pour un thaï. Mais j'aurai bien apprécié quelques centimètres de plus. Size matters. Ballotté par les chaos du train filant telle une fusée à au moins 80 km/h en pointe, je m'endors au doux son de l'australien qui essaie de draguer l'anglaise, avant qu'il ne se fasse virer par le contrôleur qui n'apprécie pas ces manières à des heures si tardives.

Je me réveille un peu avant le levé du soleil, et assis à ma porte du wagon de marchandises, je regarde la jungle éclairée par la lune, perdu au milieu des montagnes embrumées. Enfin le soleil se lève, la jungle fume, les crêtes abruptes se dessinent à l'horizon; Et enfin, nous approchons de la gare de Chiang Mai.



Nous trouvons une guesthouse pas trop chère dans cette grande ville touristique, et en profitons pour lire nos mails. Là, nous nous rendons compte que nous avons une réponse de la personne que nous avions contacté pour un treck en éléphant. elle dit qu'elle passera nous chercher à 8h30 à la gare. Il est 8h15, et nous ne sommes plus à la gare. Quelques coups de téléphone plus tard, nous voici embarqués dans un minibus direction un petit village au nord de Chiang Mai, avec 9 autres touristes. Nous allons passer la journée dans un centre de "protection" des éléphants, qui récupère les animaux maltraités dans les exploitations forestières, et utilise les revenus du tourisme pour les soigner, les remettre en état et leur offrir une petite retraite sympa à grands coups de bananes.
Nous apprenons donc quelques mots de thaï pour diriger ces énormes tas de muscles et de gras, avant d'apprendre qu'il s'agit en fait plutôt de gros intestins sur pattes, et que les 300 kilos (minimum) de végétaux qu'ils ingurgitent par jour ressort en grande partie et en quasi permanence de l'autre coté.


Sous le regard amusé des cornacs, nous apprenons à monter et à descendre, à les faire tourner à droite, à gauche, en avant, en arrière... Une grande partie de rigolade, avec des animaux heureusement compréhensifs.

Nos hôtes d'un jour nous fournissent un repas autour duquel nous échangeons nos expériences de voyageurs avec les autre membres du groupe.
Puis vient l'heure de passer à l'acte. A deux sur chaque éléphant, nous partons faire une petite balade autour du centre. Alors c'est un peu comme le chameau, mais ça chaloupe un peu plus lentement.

Une française du groupe s'enquiert de la surcharge que nous imposons à ces pauvres bêtes, en montant à 2 sur leurs dos. Le cornac lui répond que l'animal peut soulever, en plus de ses 700 kilos, environ 1 tonne et demie. Ce qui laisse un peu de marge pour le régime. Doucement mais sûrement, nous grimpons sur une petite colline en haut de laquelle nous attend l'épreuve du feu. Au sens propre en fait, l'opération consistant à apprendre comment allumer du feu avec 2 morceaux de bambous. Après 3 tentatives infructueuses de mes camarades, je finis par remporter le trophé en faisant jaillir de petites flammes sur des feuilles de bananiers séchées. Rahan fils de Craö serait fier de moi.

Puis c'est le retour au centre, pour le nettoyage de nos montures. A noter que c'est un peu comme passer sa voiture au rouleau en oubliant de fermer le toit. Humide. Parceque évidemment, il y a des mots de commande pour à droite, à gauche tout droit etc, mais il y en a aussi un qui signifie "vas-y gros, détrempe le touriste à grands coups de trompe à eau"! Et plouf le touriste. Puis vient le brossage, pour faire lustrer le poil, et c'est le retour à Chiang Mai. 


Là, nous galérons un peu pour trouver un resto, car la ville est très touristique. Nous finissons donc dans une pizzeria, super-locale. 


Concernant le vélo, nous avons changés nos plans, puisqu'au lieu de partir vers le nord en direction de Chiang Rai, nous prendrons la route du sud pour rallier Sukhotaï.
Demain devrait donc être notre première étape à vélo, pour rallier Chom Thong.
Je peux donc ajouter à la liste des transports que j'ai pratiqué (et qui contient déjà le monocycle et le chameau) l'éléphant et le train couchette thaï!

2 commentaires:

  1. Disons le tout net : nous sommes devenus accros à ce blog ! Et pas rien que Popa et Moman. Patricia et Didier entre autres rêvent et rigolent en parcourant ces superbes photos et ces commentaires inattendus, parfois farfelus, toujours drôles !
    On espère que la météo continuera à vous offrir de belles journées pour que vous puissiez profiter pleinement de ce voyage mémorable.

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  2. Énorme l'éléphant! :))))
    Avec le feu à ta portée, tu es donc prêt pour Koh Lanta! ;)

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